Bonne
visite pleine de piquants
Ayant habité des années
dans une grande ville avec un environnement tout en béton, j’ai toujours
éprouvé le besoin d’avoir de la verdure autour de moi. La culture des plantes
d’appartement que j’affectionne particulièrement n’a pas toujours été une réussite, je me suis donc tournée vers les cactus et autres succulentes
qui demandent peu d’entretien. Décoratives et écologiques, elles égayent aussi
bien la maison. Les cactus sont fascinants
par leurs immenses variétés : plus
de 2000 espèces. C’est ma façon de faire rentrer la nature dans la maison, et
puis c’est bon pour le moral !
Déjà dans mon enfance
j’étais fascinée par les énormes agaves avec leurs fleurs en forme d’arbre. Mes
parents me disaient qu’elles fleurissaient tous les 100 ans puis mourraient Je
sais depuis, que cette croyance est fausse. Leur floraison s’effectue tous les 10 ans.
Autre souvenir de mon
enfance, j’avais reçu en cadeau une bouture d’aloès qui a eu une croissance si
envahissante qu’il a fallu s’en séparer. J’en suis restée inconsolable.
Plus je connais les
cactus, plus je les trouve étonnants, à la fois mystérieux et intrigants.
Les cactus, de la famille
des cactacées ou cactées forment une famille de plantes à fleurs. Leur
floraison souvent nocturne est presque toujours éphémère. Certaines fleurs sont
délicatement parfumées pour attirer les lépidoptères qui les pollinisent, mais
la plupart sont inodores.
Ce sont des plantes xérophytes
qui stockent dans leurs tissus des réserves de suc qui
gonfle qui contact de l’eau, pour faire face aux longues périodes de
sécheresse. C’est pour cela que toutes les plantes retenant l’eau dans leurs
tissus sont appelées succulentes ou plantes grasses.
La famille des cactées se divise en deux
catégories : les cactus et les plantes grasses. A l’origine tous ont dû évoluer il y a 30 à 40 millions d’années, quand les continents étaient déjà
bien séparés, ce qui explique qu’ils soient tous originaires que d’un seul
continent ; l’Amérique. C’est là qu’ils sont apparus dans les zones
désertiques sud tropicales, où ils se sont adaptés à ce milieu très difficile.
Leur introduction en divers lieux du globe
remonte à Christophe Colomb. Tous les cactus sont des succulentes. Les plantes
grasses qui utilisent les mêmes phénomènes d’adaptation à la sècheresse elles sont
originaires d’Afrique. Ce qui les
différencie c’est la présence de petits coussinets laineux d’où partent les
épines appelés aréoles.
Les cactus couvrent un
large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques,
cylindriques, des cristées, certains en forme de pilier, d’autres retombants,
ou grimpants, avec des feuilles pointues ou aplatis en forme de raquettes
appelées cladodes. Tous sont munis de feuilles charnues où d’épines Leurs
formes géométriques, leurs côtes régulières
sont époustouflantes. Certaines sont mêmes monstrueuses par leur
anomalies de croissance.
On déjà trouve des
reproductions de cactus sur les dessins et les sculptures remontant à l’ancienne
civilisation aztèque, par exemple dans le codex Mendoza du XIVème siècle ce qui
montre le grand intérêt porté à ces plantes. Pour situer dans l’histoire du
Mexique : « à la suite d'une
prophétie inspirée par le dieu Huitzilopochtli,
une partie du peuple nomade de cette époque, entraînée par des prêtres qui transportaient
des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle
perché sur un cactus dévorant un serpent. Lorsqu'une telle rencontre eut lieu,
ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico) dont le
nom signifie "lieu du cactus sacré" ». En 1822, le général
Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique :
un aigle perché sur un nopal (nom local d'Opuntia), qui dévore un
serpent.
Les cactus les plus
répandus sont les suivants: Astrophtum, Echinocactus, Ferocactus, Cereus et
proches parents, Mammilaria, Opuntia, Rebutia, etc. Le plus grand cactus est le
Pachycereus pringlei avec une taille mesurant plus de 19 mètres,
le plus petit est le Blossfeldia liliputiana d’à peine 1 cm
de diamètre à sa taille adulte.
Même les noms donnés aux
cactus sont des ravissements : à la
fois imposants savants et mélodieux à l’oreille. Mais impossible à retenir à
moins d'une mémoire extraordinaire. Le terme cactus : est kàktos en grec, il
signifie chardon et est le terme générique de nombreuses plantes épineuses. La
dénomination des plantes en général établi par le botaniste Linné veut qu’on utilise
le latin langue internationale pour tout
ce qui touche au vivant. Les
cactus n’échappent pas à cette règle astucieuse par exemple. Le
classement étymologique comprend par
exemple pour la famille des cactaceae le figuier de Barbarie :
-
1er nom le genre « opuntia »
-
2ème nom de l’espèce « ficus »
-
3ème parfois associé est celui de la sous-espèce, ou
de la forme ou la variété « indica »
Là où les cactus sont
très forts, c’est pour développer des stratégies d’adaptations morphologiques
et physiologiques inouïes et les plus inattendues. Leur astuce la plus évidente a été de munir leurs
feuilles d’épines ou carrément remplacer leurs feuilles par des épines.
Quant aux
épines, leurs fonctions sont multiples : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme
contre les ardeurs du soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude.
Pour lutter contre la sécheresse c’est à l’aide de leurs parties enflées : la tige et les racines,
qu’ils emmagasinent la plus grande quantité d'eau pour gonfler
Pour pallier à l’absence d’eau les cactus ont la
capacité de ne pas transpirer beaucoup
car leurs pores (stomates) ont eu l’intelligence de se munir d’un épiderme cireux et épais qui
réduit l'évaporation et la transpiration.
Leurs racines sont au top de l’organisation dans le
désert. D’abord ils possèdent une racine principale longue et pivotante pour
chercher l’eau très loin, puis un réseau de racines superficielles fibreuses
pour capter les eaux de ruissellement et les moindres gouttes de rosée. Puis tout un réseau dense de radicelles
Et le coup du store vénitien très répandu chez
certaines variétés. Le cactus se dispose en côtes de façon à ce que le soleil durant
son déplacement du matin au soir se porte
tour à tour sur chaque face, jamais au même endroit tout en créant des
zones d’ombre pour ne pas le brûler.
Et celui de la climatisation. Lorsque le vent
s’enroule autour des épines, il rafraîchit la plante. Certains cactus
fabriquent autour de leur tige une espèce de peau desséchée pour créer autour
d'eux une circulation d’air. Certains fabriquent sur leur tête un bonnet de
poils blancs qui jouent un rôle isothermique un peu comme le burnous de laine des
bédouins. D’autres se poudrent pour filtrer les rayons du soleil.
Quelques cactus très malins comme les hawortia lors
des fortes chaleurs s’enterrent dans le sable pour éviter les rayons trop
violents du soleil.
Pour s’économiser certains choisissent de vivre très
vieux en ne se reproduisant que très rarement.
El Patriaca à Cuba : il a plus de 500 ans.
Autre merveille de la nature : pour réduire la
surface extérieure en contact avec l’air chaud ils prennent des formes
sphériques ou cylindriques. Profitant du rafraichissement des pluies le
cactus réalise toutes les étapes de la
reproduction en temps record. L’eau fait germer la graine, qui au retour de la
chaleur se développe.
Encore une originalité, dans le désert le cactus
imbibe le sol alentour de toxines pour empêcher que les plantes concurrentes
s’installent trop près.
Autre adaptation importante faite par plusieurs
espèces de cactus : la fabrication de bois à l’intérieur de la tige pour
continuer à se tenir droit. Arrivée à une certaine hauteur, le cactus n’est
plus capable de grossir en diamètre alors qu’il continue de grandir en hauteur.
C’est à ce moment-là que le cactus va pallier au problème en fabriquant une
forme de bois lui permettant de se rigidifier.
Certains cactus emploient le mimétisme en prenant la forme d’une autre plante ou prennent la couleur de leur environnement pour tromper les prédateurs. D’autres dégagent une odeur ou revêtent une couleur spéciale pour attirer un insecte pour la pollinisation de la fleur
Et enfin en véritable petit chimiste, le cactus effectue sa photosynthèse la nuit au moment le plus frais pour ne pas s’épuiser. La tige épaissit qui assure la photosynthèse, durant la journée le cactus ne peut pas ouvrir ses stomates qui permettent les échanges entre la plante et son environnement.
C’est avec de l’eau et du dioxyde de carbone, en présence de lumière que la plante capte l’énergie solaire pour fabrique le glucose nécessaire à sa croissance et rejette de l’oxygène.
L’ingéniosité
de ces drôles de plantes fait rêver. La nature est vraiment admirable pour
avoir donné à ces végétaux avec un aussi fort instinct de survie ! Belle
leçon de vie alors qu’elle est partout menacée !
Pour en découvrir plus sur les cactaceae, il y a
d’innombrables documentations sur Internet ou dans les livres spécialisées
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